Meet The Team, c’est l’interview détente des talents du studio. Apprenez à nous connaître, découvrez nos parcours, nos jeux préférés, notre vie à Ubisoft et nos talents cachés ! Cette fois-ci, rencontrons Cinthia Godinho, Game Designer dans l’équipe Just Dance au studio.
Salut Cinthia, est-ce que tu joues ?
Mes premiers jeux étaient sur console portable comme Nintendo SP & DS. Je jouais à ce que certains appelleraient des “jeux de filles” que ma mère m’achetait car ils lui parlaient plus.
Or, j’avais envie de jouer à des jeux d’aventure héroïques comme Zelda Skyward Sword pour me sentir “badass”. Je ne m’accomplissais pas tellement en jouant aux Sims par exemple. Mais les Zelda étaient vus par ma mère comme des jeux pour les garçons, et elle ne voulait pas me les acheter.
En grandissant, quand Zelda Breath Of The Wild est sorti je me suis empressée de me le procurer. Je me suis intéressée à des RPG, des ”cozy games”, plus calmes et relaxants comme Stardew Valley, Animal Crossing, mais aussi aventureux tels que Horizon Zero Dawn, Yakuza Like A Dragon ou encore The Witcher 3. Je me suis d’ailleurs lancée dans le streaming et dès que j’ai un peu de temps libre, je partage cette passion auprès de ma communauté sur Twitch.
Quel boss de fin t’a donné le plus de fil à retordre ?
Extrait du gameplay de Furi – The Game Bakers
Sans hésiter, le dernier boss du jeu Furi. C’est un jeu indé d’action et de tir où on est face à des défis chronométrés. C’était tellement dur que j’ai changé le mode de difficulté. Il y a un plot twist vers la fin du jeu qui te plonge dans un choix éthique ou moins conventionnel. Et je comme je suis quelqu’un de bien, je me faite avoir par le jeu. Rires.
À quoi ressemble ta journée type en tant que Game Designer au studio ?
La pandémie a un peu chamboulé le quotidien de tout le monde. Aujourd’hui je m’organise pour être efficace en télétravail. Quand je me lève le matin, je nourris mon chat, je prends mon petit déjeuner durant les réunions matinales, je regarde mon calendrier. J’ai pris l’habitude de sortir prendre l’air vers midi pour m’aérer l’esprit. Le télétravail est cool, mais ça me manquait d’être dans l’îlot avec mes collègues de Just Dance.
En tant que Game Designer, mes tâches sont assez régulières. Je discute avec les autres Game Designers, et les différentes personnes qui travaillent sur des sujets UX, UI, mais aussi des Producer et Gameplay Programmer.
Comment as-tu atterri à Ubisoft Paris ?
J’ai un parcours très atypique. A la base, je voulais être styliste ou designer, puis j’ai compris que j’allais devenir designer d’objet, ce qui ne m’intéressait pas du tout. J’’ai fait quelques réorientations après le lycée, puis j’ai pris une année sabbatique. C’est durant un salon étudiant que je suis tombée sur un Game Designer qui expliquait son parcours et surtout sa formation qui était publique. Ça m’a tout de suite plu, alors j’ai voulu faire pareil.
J’ai d’abord commencé par un DUT MMI (métiers du multimédia et de l’internet) qui permettait d’avoir une formation généraliste. Puis j’ai fait une Licence professionnelle métiers du jeu vidéo, spécialité Level designer et Game designer. Pendant mes études, j’ai fait une alternance à l’ICAN avec un Master de Game Design qui m’a permis d’entamer 2 ans en tant que professionnelle dans le Jeu vidéo.
Par la suite, j’ai été recrutée comme Live Ops Designer dans un studio indépendant à taille humaine. Puis au moment du confinement, la boîte a fermé et j’ai candidaté pour Just Dance car le projet m’intéressait. C’est un jeu qui me suit depuis longtemps. J’adore danser et j’avais déjà été démonstratrice Just Dance à la FNAC donc je n’ai pas manqué de l’indiquer dans ma lettre de motivation. Je suis donc arrivée à Ubisoft Paris en tant que Mobile Game Designer avant d’évoluer vers mon rôle actuel. Aujourd’hui, je suis très fière de mon parcours car j’ai toujours voulu travailler dans le jeu vidéo sur un projet qui me plaît vraiment.
Qu’est-ce qui est important pour toi dans le jeu vidéo ?
Je pense tout de suite aux questions de représentations car c’est important pour moi, surtout au niveau de l’impact que ça a sur les plus jeunes. Si plus jeune j’avais eu des jeux avec des personnages qui me représentaient et m’inspiraient, ça aurait changé quelque chose. Je vois l’effet que ça peut avoir chez ma nièce par exemple car elle a les mêmes réflexions que j’avais étant petite, c’est-à-dire les mêmes cycles de non-acceptation. Comme moi à son âge, elle veut avoir des cheveux longs et lisses comme son héroïne Disney préférée et la peau pas trop foncée car ce serait “moche”.
Lors d’une précédente expérience dans une autre boîte, un personnage à l’origine noir a été “whitewashé”, c’est-à-dire que sa peau et ses traits ont été changés pour correspondre à des caractéristiques physiques européennes, simplement parce que les investisseurs chinois l’ont voulu.
Ça me motive d’autant plus à agir par le biais de mon travail et de mon engagement associatif, sur cette représentation des personnes noires mais aussi des personnes marginalisées de manière générale. J’aimerais qu’on sorte de la représentation classique du personnage masculin brun avec une barbe de 3 jours qui part à l’aventure.
Après ma première année d’alternance dans le jeu vidéo, j’ai réalisé que j’avais un pouvoir et tout intérêt à m’en servir car si je ne le fais pas, qui le fera ? Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités comme l’a indiqué un grand sage.
Si tu pouvais travailler sur un autre jeu d’Ubisoft, ça serait lequel ?
Ce serait Beyond Good & Evil 2, parce qu’on est dans l’univers de la science-fiction et du spatial, j’adore ça. BGE2 offre un monde ouvert avec un type de jeu que je connais. Malheureusement je pense que si je travaillais dessus je ne pourrais pas y jouer car j’y aurais passé trop de temps !
Quelle chanson te file la pêche à coup sûr ?
Heads Will Roll le remix de Yeah Yeah Yeahs que j’avais découvert dans le film Projet X. Je la mettais en fin de journée pour dissiper mes collègues au studio. Rires. Elle donne de l’adrénaline et j’adore.
